Rexistences

Actions civiques et solidaires pour une société plus juste

Samedi 26 Mai 2007.

Jesus Camp

Un documentaire de HEIDI EWING et RACHEL GRADY
Sortie nationale le 18 avril 2007

Vu le 26 mai 2007
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Il y a tout d'abord Levi, 12 ans, qui a dans son prénom sa destinée de prêtre, puisqu'il veux être précheur.

Ensuite, Tori 10 ans, danseuse "pour Jesus", très attentive à ne pas se laisser aller à danser "pour la chair". Enfin Rachael (9 ans) et ses dépliants à distribuer dans la rue, en demandant aux passants s'ils sont sûr d'aller au paradis.

Puis tous les autres enfant, parlant parfois en "langues", c'est à dire en bredouillant des phrases incomprensibles certes, mais qui émanent (dixit le pasteur Becky Ficher Directrice de Kids in Ministry International) directement de l'esprit saint.
Les mêmes enfants sont amenés à danser une danse guerrière, le visage peint comme des commandos, amenés à avouer la faute d'avoir vu le film Harry Potter, un sorcier, amenés à pleurer de toutes les larmes dans des séances d'hypnose collective comme tout mouvement sectaire et fasciste est capable d'en faire.

Quand aux adultes, ils préparant le séjour en execrant Satan pour qu'il n'y ait pas de problème avec les présentations PowerPoint !!!

Tout ça, c'est dans Jesus Camp, le documentaire d'Heidi Ewing et Rachel Grady. Montrant les techniques de lavage du cerveau dans un camp d'été des d'évangélistes pentecôtistes. Il s'agit du mouvement chrétien qui connaît actuellement la plus forte expansion aux USA.

Les réalisatrices donnent volontier la parole à la Grande Manipulatrice, le pasteur Becky Ficher, pour mieux la mettre en relation avec celle de Mike Papantonio, avocat et animateur d'une radio chrétienne qui combat vues, méthodes et ambition politiques des évangélistes.

Le film est à la fois fou et émouvant. A la lucidité presque cinique d'une Becky Ficher qui dit que c'est entre 7 et 9 ans qu'il faut essayer de manipuler le cerveau d'un enfant pour que ces croyances restes fixées à tout jamais, s'opposent les paroles à la fois naïves et convaincues de ces enfants, surtout d'un Levi, quand il dit que ce qui lui est offert par la société américaine actuelle est du "bad food". "C'est comme si l'on nous offrait tout le temps des bombons, alors que l'on veux manger de la viande. Les bombons ça fait tomber malade."

Il suffit de regarder les télévisions américaines, ou les télés Berlusconiennes, ou... TF1, pour comprendre de quoi il parle.
Là aussi, il s'agit de lavage de cerveau, comme le dit bien Le Lay, en tant que pdg de TF1 : "Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible".

Au fond, un désarroi ne peut produire que du fanatisme. La volonté de détruire la pensée critique, produire une pensée hypercritique vis-à-vis de cette volonté, mais complétement acritique vis-à-vis de la volonté de réaction. Quand tout va trop vite, la tentation est trop grande de revenir en arrière. Et d'uliser des enfants comme instruments de lutte.

J'ai une enorme tendresse pour les enfants manipulés dans Jesus Camp, comme ceux des camps de "vacances" du Hamas, et de partout où les fascismes au nom de dieu détruisent l'enfance.... mais aussi pour tous ces enfants qui regardent trop la télévision au service du fascisme doux de la société d'hyperconsommation.

Adrien Ferro, dimanche 27 mai 2007

La page française du film

Le site officiel, en anglais

 

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Adrien | 13 h 09 | Rubrique : Cinéma rexistant | Màj : 27/07/09 à 16 h 27

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