Rexistences

Actions civiques et solidaires pour une société plus juste

Calendrier

Juin 2007
LunMarMerJeuVenSamDim
    123
45678910
11121314151617
18192021222324
252627282930 

Les sites Rexistants

Dimanche 10 Juin 2007.

Bamako

Un film d'Abderrahmane Sissako
Sortie nationale le
18 Octobre 2006

Ce compte-rendu concerne le film "Bamako" que j'ai vu récemment.
Le cinéaste est Abderrahmane Sissako. Le film se passe dans une cour dans Bamako. Est installée là une cour de tribunal qui va juger les actions du FMI. A la barre se succèdent les témoins à charge. Comme dans un tribunal classique (et en costume de juge ou d'avocats), il y a un avocat des parties civiles (l'Afrique, en l'occurrence) et un avocat de la Défense (au nom du FMI).

Bien que ce tribunal se tienne selon une procédure très classique, le lieu du procès change complètement le point de vue du spectateur. Car, en effet, tout autour c'est l'Afrique qui continue sa vie par le biais des habitants des maisons donnant sur cette cour: les teinturières travaillent aux tissus, les font sécher sur des fils et montrent leur essais à la patronne pour avis, des femmes viennent chercher de l'eau à l'unique robinet dans la cour, une jeune chanteuse se prépare pour son tour de chant comme chaque soir dans un bar en laissant sa petite fille et son mari, un homme malade et maigre est couché dans son lit patiemment.

Pendant ce temps, les témoins (sociologue africaine, berger-vieillard, ancien immigré refoulé du Sahara..) témoigne du poids que la dette fait peser sur l'Afrique:
Non, l'Afrique n'est pas un continent pauvre...au contraire disent-ils! D'où vient alors la misère?
Le montant du remboursement de la dette en pourcentage est dans plusieurs pays africains 10 fois égale aux sommes allouées à la Santé et à l'Education...

Le berger lance une imprécation en s'appuyant sur son bâton (ce moment est très poignant) puis s'en va..
...l'Afrique meurt et vit à côté et on a du mal à voir l'espoir possible si ce n'est dans l'espèce d'indifférence, de fatalité des malheurs qui semble permettre aux habitants de continuer leur vie quotidienne.
Un film à voir pour ceux qui essayent de comprendre ce qui se passe là-bas.

Aller plus loin :
le site officiel du film

 

Mots-clés : , , , ,

Françoise | 00 h 10 | Rubrique : Cinéma rexistant | Màj : 04/03/09 à 00 h 58

Permalien | aucun commentaire

Samedi 26 Mai 2007.

Jesus Camp

Un documentaire de HEIDI EWING et RACHEL GRADY
Sortie nationale le 18 avril 2007

Vu le 26 mai 2007
.

Il y a tout d'abord Levi, 12 ans, qui a dans son prénom sa destinée de prêtre, puisqu'il veux être précheur.

Ensuite, Tori 10 ans, danseuse "pour Jesus", très attentive à ne pas se laisser aller à danser "pour la chair". Enfin Rachael (9 ans) et ses dépliants à distribuer dans la rue, en demandant aux passants s'ils sont sûr d'aller au paradis.

Puis tous les autres enfant, parlant parfois en "langues", c'est à dire en bredouillant des phrases incomprensibles certes, mais qui émanent (dixit le pasteur Becky Ficher Directrice de Kids in Ministry International) directement de l'esprit saint.
Les mêmes enfants sont amenés à danser une danse guerrière, le visage peint comme des commandos, amenés à avouer la faute d'avoir vu le film Harry Potter, un sorcier, amenés à pleurer de toutes les larmes dans des séances d'hypnose collective comme tout mouvement sectaire et fasciste est capable d'en faire.

Quand aux adultes, ils préparant le séjour en execrant Satan pour qu'il n'y ait pas de problème avec les présentations PowerPoint !!!

Tout ça, c'est dans Jesus Camp, le documentaire d'Heidi Ewing et Rachel Grady. Montrant les techniques de lavage du cerveau dans un camp d'été des d'évangélistes pentecôtistes. Il s'agit du mouvement chrétien qui connaît actuellement la plus forte expansion aux USA.

Les réalisatrices donnent volontier la parole à la Grande Manipulatrice, le pasteur Becky Ficher, pour mieux la mettre en relation avec celle de Mike Papantonio, avocat et animateur d'une radio chrétienne qui combat vues, méthodes et ambition politiques des évangélistes.

Le film est à la fois fou et émouvant. A la lucidité presque cinique d'une Becky Ficher qui dit que c'est entre 7 et 9 ans qu'il faut essayer de manipuler le cerveau d'un enfant pour que ces croyances restes fixées à tout jamais, s'opposent les paroles à la fois naïves et convaincues de ces enfants, surtout d'un Levi, quand il dit que ce qui lui est offert par la société américaine actuelle est du "bad food". "C'est comme si l'on nous offrait tout le temps des bombons, alors que l'on veux manger de la viande. Les bombons ça fait tomber malade."

Il suffit de regarder les télévisions américaines, ou les télés Berlusconiennes, ou... TF1, pour comprendre de quoi il parle.
Là aussi, il s'agit de lavage de cerveau, comme le dit bien Le Lay, en tant que pdg de TF1 : "Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible".

Au fond, un désarroi ne peut produire que du fanatisme. La volonté de détruire la pensée critique, produire une pensée hypercritique vis-à-vis de cette volonté, mais complétement acritique vis-à-vis de la volonté de réaction. Quand tout va trop vite, la tentation est trop grande de revenir en arrière. Et d'uliser des enfants comme instruments de lutte.

J'ai une enorme tendresse pour les enfants manipulés dans Jesus Camp, comme ceux des camps de "vacances" du Hamas, et de partout où les fascismes au nom de dieu détruisent l'enfance.... mais aussi pour tous ces enfants qui regardent trop la télévision au service du fascisme doux de la société d'hyperconsommation.

Adrien Ferro, dimanche 27 mai 2007

La page française du film

Le site officiel, en anglais

 

Mots-clés : , ,

Adrien | 13 h 09 | Rubrique : Cinéma rexistant | Màj : 27/07/09 à 16 h 27

Permalien | aucun commentaire

We feed the world

Réalisé par Erwin Wagenhofer
Date de sortie : 25 Avril 2007
Vu le 1 Mai 2007

We feed the world" a été traduit en français par "Le marché de la faim". Et c'est bien de cela dont il s'agit.

Le documentaire s'arrête dans différents pays, donne la parole tant au petit producteur local qu'au pdg d'une multinationale. Comment ne pas être frappé par la lente mise à mort de l'un par l'autre, au nom de la maximalisation des profits?

On y voit aussi, outre l'espèce humaine, la forêt amazonienne détruite pour y faire pousser du soja, appauvrissant les sols, mais nourrissant le bétail occidental. Et l'animal pondu, éclos, gavé, transporté, abattu à la chaîne.

Ce film s'accompagne de l'éclairage de Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, qui avertit : aujourd'hui, un enfant qui meurt faute de nourriture, est en fait un enfant assassiné.

"We feed the world" montre, raconte, simplement, sans misérabilisme, ne juge pas. Il laisse le spectateur le faire lui-même selon sa sensibilité et son bon sens. Normalement, il se rend compte qu'il a un rôle important à jouer dans ce 'marché', pour le pire ou le meilleur.

Un film à répandre pour ouvrir les consciences.

Paris, le 26 mai 2007


Mots-clés : , , ,

Anne-Sylvie | 00 h 50 | Rubrique : Cinéma rexistant | Màj : 27/05/07 à 10 h 40

Permalien | un commentaire

Version  RSS 1.0   RSS 2.0 

:: design Palatin par laurent ::